Vous êtes nombreux à vouloir aller en stage à Malte, et ça se comprend ! Alors pour vous aider à vous faire une idée de votre expérience potentielle à Malte, nous avons interrogé Hana. Une étudiante en communication, actuellement en Stage à Malte pour 4 mois.
De par les réponses d'Hana, vous trouverez de nombreuses informations utiles pour votre stage à Malte; niveau de vie à Malte, vie étudiante à Malte, vie en stage, conseils logement à Malte, et bien d’autres !
Pourquoi Malte ?
"Il était important pour moi de partir dans un pays anglophone, je voulais améliorer mon anglais. Langue essentielle pour progresser dans ma formation et surtout dans mon projet professionnel. À l’origine, mes amies et moi avions pensé réaliser ce stage dans le même pays. Mais, le choix était porté sur les Pays-Bas et plus j’y pensais, plus je réalisais que j’avais envie de soleil, et d’un dépaysement plus marqué. En en reparlant avec elles, nous étions toutes les trois d’accord : partir chacune dans un pays différent serait une belle occasion pour rencontrer de nouvelles personnes et pour grandir, mûrir et se développer.
Alors j’ai élargi mon champ de recherche et j’ai pensé à Malte !
En plus de la langue, je dois dire que les 340 jours de Soleil par an sont un argument très convaincant."
Dans quelle entreprise réalises-tu ce stage et comment l’as-tu trouvé ?
"Ogilvy Malta du groupe Ogilvy.
C’est une agence de publicité très connue et présente un peu partout dans le monde.
Pour trouver ce stage, j’y suis allée au culot. Je ne trouvais pas beaucoup d’annonces de stages sur internet. Alors j’ai ajouté près de la moitié de l’île sur LinkedIn. J’ai, ensuite, fait un tri dans toutes ces nouvelles relations et j’ai repéré quelques CEO qui avaient accepté ma demande de connexion. Par chance, celui d’Ogilvy l’avait fait. Autant vous dire qu’en voyant “Ogilvy”, j’ai directement envoyé un message. Puis, après quelques échanges, le CEO d’Ogilvy Malte m’a simplement dit “ Envoies-nous ta convention”. Je suis consciente d’avoir eu beaucoup de chance. J’ai compris en arrivant à Ogilvy que la facilité de mon embauche a été due à différentes circonstances au sein de l’agence, à cette période. Je pense aussi, que contacter directement le CEO aide."
Peux-tu nous en dire plus sur ton stage ? Horaires, missions, rémunération, durée ?
"J’y suis pour 4 mois de stage, et je pense rester un mois de plus pour profiter un peu de l’île avant de rentrer en France.
En ce qui concerne mes horaires je ne m’attendais pas à travailler autant. Je commence ma journée à 8h30 et la termine à 17 h, entre temps je n’ai que 30 minutes pour manger. 40 H/ semaine c’est assez intense. Mais on s’y fait vite. D’ailleurs, d’autres pays sont à 40 h/semaine.
Pour ce qui est de mes missions, je suis à Ogilvy Malta en tant que Graphiste. Donc je réalise des missions en interne, comme les visuels de réseaux sociaux, des visuels de communication, mais je réalise aussi des missions pour des clients externes.
Mon stage n’est pas rémunéré, mais il faut savoir qu’à Malte les stages rémunérés sont très très rares. La rémunération des stagiaires n’étant pas obligatoire."
Qu’est ce qui t’excitait le + à l’idée de partir à Malte ?
"La vie sur une île au milieu de la Méditerranée, le soleil, la mer, et être un peu excentrée du reste du monde. Je voulais absolument changer d’atmosphère, rencontrer de nouvelles personnes, voir la vie ailleurs, vivre dans une ambiance autre que celles des grandes villes comme Paris. Et puis Malte est aussi connu pour son côté très festif tout au long de l’année. Qui dirait non à une telle expérience ?"
Ta + grosse peur avant ton départ ?
"Je n’avais pas de réelle appréhension avant de partir, et j’ai eu raison.
En fait, j’étais plutôt contente de me retrouver seule et de partir à l’aventure. Même si j’admets avoir trouvé cette solitude un peu pesante au début."
Comment as-tu organisé ton arrivée sur place en matière de logement ?
"Pour mon arrivée, j’avais réservé un Air bnb aussi proche que possible de mon stage, même si je ne commençais pas tout de suite. Je voulais prendre un peu de temps pour me familiariser avec le quartier dans lequel j’allais passer mes journées. Mais j’ai très vite trouvé un appartement.
Pour trouver cet appartement, j’ai commencé par laisser des messages sur les différents groupes Facebook comme “Français à Malte” et sur d’autres groupes locaux qui sont tous très actifs.
Mais on ne me proposait que des colocations, et ayant déjà eu une très mauvaise expérience de la vie en colocation, je voulais absolument trouver un appartement seule. J’ai donc décidé de passer par une agence immobilière, un peu chère, mais ca valait le coup puisqu’ils m’ont trouvé un appartement en moins d’une semaine et proche de mon travail qui plus est."
Niveau de vie sur place ?
"Mis à part le prix des loyers qui peut être assez élevé, ce qui explique d’ailleurs le fait que tout le monde soit en colocation pendant très longtemps…
Les restaurants, les activités, etc sont tout à fait accessibles. Pour 5€, on peut se faire un petit restaurant.
Par contre, concernant les courses, le prix peut vite grimper. Surtout si on achète tout en supermarché. Mais il existe pas mal d’alternatives comme les petites camionnettes à légumes que l’on trouve à tous les coins de rues."
Peut-on parler de choc culturel ? Comment se passe ton intégration ?
"Oui et non. Les Maltais ont une perception différente, certes. Mais quand on vit dans des villes comme Sliema, Msida, Saint Julian, ou même la Valette, on croise plus d’expatriés ou d’étudiants étrangers que de maltais. Je ne sais pas si c’est une bonne ou mauvaise chose, mais en tout cas cela explique que je n’ai pas vécu de choc culturel. J’ai rencontré pas mal de personnes venant d’Italie, de Syrie, de France, d’Australie, de Belgique, d'Amérique, de Serbie ou du Brésil, mais encore jamais de Maltais local...
Je ne peux pas généraliser, mais j’ai l’impression que les Maltais ont tendance à rejeter un peu les étrangers ou du moins à s’en méfier. Plus que dans d’autres pays, du moins. Mais cela n'empêche pas de vivre de très bonnes expériences. Au final, c’est comme partout : il y a des personnes sympas, d’autres un peu moins.
En même temps, ce rejet envers les étrangers est surement né lors de leur entrée dans l’Union Européenne, Malte est devenu une destination très prisée par les expatriés et les étudiants étrangers. Cette nouvelle population est arrivée en masse et très soudainement sur cette petite île. Forcement, cela a engendré beaucoup de bon mais aussi beaucoup de mauvais, comme la hausse des prix des loyers qui ont doublé en à peine deux ou trois ans. On peut comprendre que les Maltais ne soient pas toujours ravis de voir plein de touristes, d’étrangers … Mais bon."
Rencontrer du monde, difficile ou pas ?
"Rien de plus facile à Malte, et c’est vraiment super agréable ! Le groupe Facebook “ français à malte” est super actif et beaucoup de monde s’y rencontrent, il y a aussi un groupe international spécialement féminin “girls in Malta” super actif aussi. Pour ne rencontrer personne ici je pense qu’il faut vraiment le vouloir."
Que fais-tu de tes weekends ?
"Ce qui est super à Malte c’est qu’il y a beaucoup de choses à voir, beaucoup de coins sauvages, il y aussi l'île de gozo et de comino…. Evidemment, les lieux où faire la fête ne manquent pas non plus. Et puis, même aujourd'hui alors qu’on est en mi-novembre, il fait toujours assez beau pour aller se poser sur la plage, c’est agréable."
Est-ce que ton niveau d’anglais s’est amélioré ?
"Oui clairement, et même si cette amélioration n’a pas tout de suite été évidente, j’ai gagné en confiance ce qui me permet de m’exprimer plus aisément. Ne pas avoir le choix de parler anglais m’a permis de dédramatiser l’usage de l’anglais. De plus, entendre de l'anglais au quotidien a, bien évidemment, habitué mon oreille et facilité ainsi ma compréhension. En rencontrant des gens venant de partout, je me suis faite à beaucoup d’accents différents…"
Qu’est-ce qui t’a le + surpris à Malte?
"S’il y a une chose qui m’a vraiment étonnée c’est les bus et leurs chauffeurs. Le système de bus n’est pas très fiable ; mauvaises horaires, application qui ne fonctionne pas toujours. Et surtout… les chauffeurs de bus ne s’arrêtent seulement quand ils le veulent !
J’ai déjà songé à me mettre au milieu de la route pour être sûre d’avoir un bus. Mais le plus embêtant, c’est que plus on s'éloigne de la capitale, plus cela devient vraiment difficile de se déplacer. Je suis déjà restée plus de 3h bloquée à un arrêt de bus.
En résumé, pour se rendre d’une grosse ville à une autre, il n’y aura pas vraiment de problème. Mais si par hasard on souhaite se rendre un peu plus loin, c’est la cata !
D’ailleurs, en parlant de catastrophe, Malte présente un bilan annuel d’accidents de voiture quasiment égale au nombre d’habitant, je vous laisse imaginer leur conduite … Le quotidien de piéton peut-être quelque peu traumatisant … et sportif ahahah !"
Finalement, heureuse de ton expérience à Malte ? Et de ton stage ?
"Oui vraiment, je n’ai pas regretté un seul jour d’être venue à Malte ! ! Et, bien que je ne m’y voie clairement pas à l’année, j’y resterais bien un peu plus que 5 mois !
Je pense avoir eu de la chance de faire mon stage dans ce cadre. Les patrons sont à l'écoute et respectueux, l’esprit Maltais est plus détendu qu’ailleurs, tout est fait pour éviter le stress et le rush. Ils nous poussent à prendre le temps de faire évoluer notre créativité, à trouver de l’inspiration. Nous sommes en petit comité pour l’instant, on s’entend super bien et l'ambiance au travail est chaleureuse ! C’est top !"
Un conseil aux étudiants à la recherche d’un stage à malte ?
"Il existe beaucoup d’agences pour trouver des stages aux étudiants, je pense que passer par ce genre d’agence peut être une excellente idée. Après il y a aussi des groupes d'entraide entre français sur Facebook, spécialement créé pour diffuser et trouver des stages ou emplois. Par contre, comme je l’ai dit, il ne faut pas s’attendre à être payé… Alors qu’en passant par une agence vous avez plus de chances de négocier une rémunération."
Ce que tu retiendras de cette expérience ?
"Je pense me rappeler toute ma vie des bus maltais et à toutes les galères de transports. Maintenant j’y penserai à deux fois avant de me plaindre dans les transports parisiens !"
Témoignage et illustration d'Hana Bel Hadj